« Fallait-il tuer Socrate ou l’assassinat collectif de la vertu » s’intéresse à l’époque du philosophe et de cette notion à l’intersection entre religion, philosophie et politique. L’auteur et psychanalyste Georges Botet Pradeilles aborde avec humour et simplicité l’habilité d’un homme comme Socrate à agir bien. Cette vertu n’est-elle pas qu’un simple élément du passé pour l’humain moderne ?
La vertu s’acquiert. Socrate, mais aussi Platon ou Aristote, grands philosophes de la Grèce Antique, avaient pour habitude de proclamer la vertu. Mais qu’en est-elle aujourd’hui ?
Ce qui m’anime dans les œuvres de Georges Botet Pradeilles, c’est cette neutralité et cette facilité à nous plonger dans son récit et nous faire ressortir plus mature. On retrouve souvent ces notions de bonheur et de philosophie qui rythment nos sociétés actuelles. On retombe aussi sur ces personnes matérialistes, hypocrites et faîtes prisonnières par le marketing à tous les niveaux de la société. Face à notre manque de repères et de choix, nous nous accrochons finalement à l’attente de la chance.
Ici, l’auteur nous plonge dans le passé de l’Athènes d’antan. Un temps où les adolescents étaient rapidement habitués à côtoyer le travail des adultes, évitant leur regroupement puéril et une période immature. Se pose alors la question de savoir si notre enfance insouciante n’est pas au final vouée à la perte de vertu par l’adulte influent. Qui pourrait aujourd’hui proclamer le juste en parcourant les différents lieux de la ville ? C’est bien là ce que souligne l’auteur dans la disparition d’êtres savants tels Socrate. Faut-il alors conserver sa vérité pour soi et vivre dans l’hypocrisie collective ? À nouveau, la réflexion se fait judicieusement à travers la pensée de l’auteur et du lecteur.
Autre thème très intéressant de l’ouvrage : le pouvoir ne s’approprie-t-il pas la vérité ? Hélas beaucoup de situations semblables font de l’ombre aux à certains esprits, souvent détenteurs d’une vérité. La relation entre les disparités et le manque de liberté d’expression de certains de nos sociétés est ici mis en avant avec brio.
Une des parties que j’ai préférée réside dans la confrontation entre réel et irréel. Georges Botet Pradeilles constate la situation des jeunes adolescents, voire même des plus âgés, face à la multiplicité des scènes imaginaires. Comment donc ne pas confondre son monde irréel avec le véritable.
Apparaît alors la notion de psychanalyse. Comment peut-on réussir à maîtriser ses paroles psychiques et découvrir son propre chemin ? L’auteur fait état du résultat de notre société matérialiste et hypocrite : « La surface l’emporte sur la profondeur ».
La difficulté majeure de l’être humain moderne est de différencier les notions de vertu et de plaisir immédiat. On recherche tous à être respecté, apprécié et connaître le succès. Car, au fond, l’amour n’est-il pas le sentiment qui nous ramène au vrai et à l’exactitude ?
Au fond, ce qu’il reste de notre Socrate à l’heure actuelle est peut-être relaté à travers les « coachs » qui tentent de révéler le meilleur de chacun. À méditer.
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